La Réunion bientôt producteur officiel de zamal ?
Francis Caballero, avocat, président du MLC, Mouvement de Légalisation Contrôlée, préconise un monopole d'Etat sur le cannabis, façon SEITA, un contrôle total, de la production jusqu'à la distribution. Le seul moyen, selon lui, pour faire cesser les trafics et surtout une aubaine pour remplir les caisses de l'Etat. Ni légalisation, ni dépénalisation mais une légalisation contrôlée, comme le recommande également le Groupe de travail présidé par le dépuré Daniel Vaillant.
Dans son projet, Francis Caballero, envisage un cannabis 100 % made in France. Le Sud-Ouest mais surtout les territoires ultramarins, La Réunion, Les Antilles ou encore La Polynésie deviendraient des producteurs officiels. Un secteur qui pourrait générer 20 000 à 30 000 emplois !
Il invoque deux raisons à ce choix:
- Le climat:
Ces territoires ont un climat tropical, chaud et humide, très favorable au développement du chanvre indien. Nul besoin de lampes à sodium, fortement consommatrices en électricité, de systèmes contrôlant l'hydrométrie, de ventilateurs, d'engrais... comme c'est le cas pour la culture indoor.
- La tradition:
Ganja, pakalolo ou zamal, la culture et la consommation du cannabis y sont traditionnelles. A La Réunion, même surtout les gramounes fument la qualité.
Photo d'illustration. La ravine interdite de Saint-Gilles
Les cannabiculteurs seraient agréés par l'Etat et la culture privée, interdite. La consommation ne pourrait se faire que dans des lieux privés, l'approvisionnement en cannaboutiques, un réseau de 5000 établissements. Une vision différente du CIRC qui, dans son appel du 18 joint demande l'abrogation de la loi de 1970. Cette association propose la création de lieux de convivialité, les cannabistrots avec leur licence H, où la vente et la consommation seraient autorisées, mais l'alcool interdit, des coffee-shops à la française.
Privilégier une culture outdoor, respectueuse de l'environnement, et en particulier dans nos territoires ultramarins, je dis oui. La culture, surtout en milieu tropical, est à la portée de tous, des graines suffisent, la nature se charge du reste. En Métropole, pour cultiver outdoor, il est possible de jouer, selon la situation géographique, avec les saisons et les mariages des différentes variétés de cannabis: sativa et indica ou encore ruderalis, une petite plante qui s'acclimate à votre hiver.
Interdire l'auto-production, je dis non car il n'y a pas meilleur contrôle sur la qualité que l'autogestion.
Francis Caballero envisage l'herbe à partir de 2 euros le gramme pour casser le trafic. Mais à ce prix, l'auto-production revient moins chère, même en Métropole, d'où le monopole d'Etat préconisé. Aussi, le cannabis se décline sous de multiples croisements, question de goûts et d'effets recherchés, mais aussi de prescriptions médicales. Et si votre weed préférée, ou adaptée à votre état de santé, n'est pas disponible dans les cannaboutiques du coin...
Le rapport Vaillant recommande les cannaboutiques et les cannabistrots. Si la France prenait cette initiative, vu la renommée du zamal, même les Hollandais viendraient s'y approvisionner...
Pour finir comme le dit Francis Caballero, " il n'est pas question de faire la promotion du cannabis mais de lutter contre le trafic et de mettre en place des actions de protection de la santé publique".
Son livre Legalize it paraîtra le 23 février 2012.
sources: Rapport Vaillant, le JDD.fr, Clicanoo.re, Les Dossiers du Net
Lire aussi sur mon blog: La dépénalisation du zamal fait débat
UPDATE:
Débat THS* 2011 - La légalisation du cannabis est-elle évitable?
* Colloque Européen et Internationnal THS (Toxicomanies Hépatites Sida)
- samedi 12 mai 2012 : Marche Mondiale du Cannabis ( Saint-Denis de La Réunion ... )
- " Sur le cannabis, François Hollande est de la vieille école : celle qui réprime, même de façon injuste." Libération.fr